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Contexte et enjeux

Le changement climatique va impacter les systèmes agricoles du Nord-Ouest de l’Europe qui tiennent une place importante dans la production européenne et mondiale. Il est nécessaire d’anticiper la réponse à ce changement climatique en termes d’adaptation comme de contribution à l’atténuation. Cela passe par la nécessité de proposer des stratégies d’adaptation et d’atténuation recouvrant à la fois des adaptations des pratiques, des évolutions des systèmes de culture voire de leur organisation dans le territoire.
Il s’agit cependant d’un défi à plusieurs titres :

• il faut bien connaître, dans le contexte étudié, les contraintes liées au changement climatique (température, précipitations, événements extrêmes type vagues de chaleur, gel, …), et en hiérarchiser les impacts potentiels (positifs ou négatifs, et dans différentes dimensions : production, flux vers l’environnement, …) pour mieux définir les évolutions souhaitables ;
• proposer des évolutions des pratiques et des systèmes de culture impose d’identifier et de tenir compte des synergies/antagonismes entre i) les actions visant à adapter et atténuer, ii) les différents enjeux, y compris autres que climatiques (durabilité économique, réduction de l'usage des pesticides et des intrants azotés, services écosystémiques rendus dont lutte contre la pollution des eaux des aires de captages et érosion des sols, qualité de l’alimentation, relocalisation de la production par exemple), iii) les différentes composantes des systèmes agricoles, par exemple grande culture et élevage ;
• il s’agit d’un travail de long terme, mais il est en même temps nécessaire d’identifier le plus tôt possible quelles sont les connaissances fondamentales qui devront être acquises, la priorisation des besoins de recherche dépendant elle-même des leviers qui seront mobilisés. Certaines recherches impliquent par ailleurs un temps d’investissement long (levier génétique par exemple) ;
• contrairement au cas de la viticulture par exemple, en grande culture on combine d’une part la juxtaposition verticale de multiples filières, et d’autre part une tendance à la diversification des cultures, ce qui rend sans doute plus difficile la mobilisation des acteurs dans le processus.

Objectifs

L’objectif du projet AIR-CC est de constituer un consortium et d’incuber un projet ancré dans le contexte régional sur la gestion du changement climatique pour l’agriculture.

La principale originalité du consortium sera de combiner à la fois un spectre de compétences permettant de couvrir une large part des besoins nécessaires pour traiter de façon intégrée du changement climatique (agronomie, conception de systèmes, impacts environnementaux, écophysiologie, génétique, technologie/numérique, modélisation, expérimentation in situ et en écotron, innovation variétale, gestion des prairies, nutrition humaine et animale, …) et d’avoir pour une large part du consortium un intérêt commun pour une région définie (interface France-Belgique) représentative de systèmes répandus dans le Nord-Ouest de l’Europe. Cela augmente le potentiel d’ancrer la recherche dans un contexte concret d’application et donc de stimuler les synergies entre disciplines, l’interaction avec les acteurs du monde agricole (co-construction, appropriation, mise en œuvre des actions), la combinaison de leviers à l’échelle de l’exploitation et à l’échelle territoriale.

Afin de préparer un projet futur et de long terme sur la gestion du changement climatique pour l’agriculture, en l’ancrant dans le contexte et les systèmes agricoles de la région frontalière entre la France et la Belgique, le projet AIR-CC effectuera :

• un état des lieux fiable des manifestations locales du changement climatique et de ses conséquences potentielles sur les systèmes de culture régionaux ;
• une pré-identification de stratégies combinées d’adaptation et d’atténuation (tenant compte aussi des autres enjeux de l'agriculture) ;
• l'identification, en s'appuyant sur les éléments précédents, des domaines où focaliser nos efforts de recherche, en fonction des leviers à mobiliser.

Unités INRAE impliquées

• BioEcoAgro