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Contexte et enjeux

Les systèmes d’élevage laitiers herbagers sont particulièrement sensibles aux aléas climatiques, anticipés plus fréquents et plus extrêmes (IPCC, 2021), en particulier lorsque ces derniers interviennent à des périodes clés pour la pousse de l’herbe ou l’implantation/la maturité des cultures. La répétition de ces aléas compromet la résilience de ces systèmes. Une des stratégies de ces systèmes est de recourir à des stocks de fourrages conservés, ou à défaut à des achats de fourrages en période d’impossibilité de pâturer les surfaces en herbe. Ces stocks ne sont toutefois guère utilisables au-delà de 2 ans et les excédents peuvent constituer un problème, hormis pour les cultures à double fin. A contrario, l’augmentation moyenne des températures et de la concentration atmosphérique en CO2 offre des opportunités pour la pousse de l’herbe aux saisons automne-hiver, sous réserve de sols suffisamment portants. En outre, pour satisfaire aux objectifs de la stratégie nationale bas carbone, il apparait essentiel de maintenir les surfaces déjà en herbe et/ou d’allonger la durée des prairies temporaires, et donc de conserver des systèmes laitiers herbagers.

Ce projet cherche à évaluer les évolutions à moyen terme des systèmes d’élevage laitiers herbagers de plaine en réponse aux modifications du climat et en tenant compte des incertitudes associées à la modélisation du climat et des ressources fourragères. Il ambitionne également d’analyser les conséquences de ces évolutions sur la production et l’empreinte carbone de ces élevages, ainsi que d’identifier de possibles points de rupture entre la résilience de ces systèmes et leur contribution à l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre (GES).

L’originalité du projet réside dans la modélisation des évolutions conjointes, dans un contexte de changement climatique, des composantes « troupeau » et « ressources fourragères » des exploitations laitières qui est encore peu abordée jusqu’ici. Une autre originalité réside dans le fait de vouloir étudier les possibles antagonismes entre l’adaptation de ces systèmes et leur contribution à l’objectif d’atténuation au changement climatique. Le projet s’appuie pour sa mise en œuvre sur des disciplines et expertises/visions complémentaires, notamment sur les façons d’adapter ces systèmes et d’atténuer la contribution de l’agriculture et l’élevage au changement climatique.

Objectifs

Ce projet a pour objectif de répondre aux questions suivantes, dans cet ordre de priorité :

• Quelle évolution intra/interannuelle du climat (moyen, aléas) et des ressources fourragères (répartition, accessibilité) peut-on attendre à l’échelle du territoire étudié ? Identifie-t-on des pattern d’aléas rapprochés entre années ?
• Quelles adaptations des systèmes fourragers peut-on anticiper en réponse à l’évolution des ressources fourragères ?
• Quelles sont les conséquences pour la production laitière, le stockage de carbone et les émissions de GES des surfaces de l’exploitation ?
• Quelles sont les conséquences pour la résilience et l’empreinte carbone des systèmes de plaine étudiés ? Existe-t-il des points de rupture ou a contrario des synergies entre les deux ? Quelle est l’évolution du climat qui les provoque ?
• Comment l’incertitude/la variabilité liée à la modélisation du climat futur et au pédoclimat du territoire se propage-t-elle à l’évaluation des variables d’intérêt à l’échelle du troupeau et du système fourrager ?

Unités INRAE impliquées

• PEGASE, Rennes
• MIAT, Toulouse
• MoSAR, Grignon
• Agroclim, Avignon
• BioEcoAgro, Laon

Partenaires extérieurs : IDELE