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Comment rendre les systèmes agricoles, forestiers ou naturels moins vulnérables et/ou plus résilients, dans un contexte de risques accrus ? Quels outils sont nécessaires pour accompagner les stratégies publiques ou privées d'adaptation au changement climatique ? Dans le cadre de l'appel à manifestations d'intérêt, le métaprogramme ACCAF a soutenu neuf projets pluridisciplinaires de différents types (exploratoires ou approfondis, académiques ou participatifs) et positionnés à différentes échelles (la plante, la filière et chaine de valeurs, le territoire, ...).

Certains de ces projets ont posé de nouvelles questions, avec des résultats encourageants. Ainsi, le cas d’étude mené sur le peuplier noir (projet PopMicroClim) montre que le microbiome racinaire pourrait améliorer la résistance des arbres au changement climatique. Ces projets permettent aussi de proposer de nouveaux modèles et de nouvelles méthodes pour la recherche. Des méthodes statistiques de corrections multivariées (MCM) ont été récemment développées et appliqués pour améliorer les modèles représentant le climat futur à résolution fine et mieux appréhender l'effet du changement climatique sur la production agricole, en évitant la répercussion de biais dans la chaine de modèles (projet COMPROMISE).

Mieux comprendre l’impact des stress liés au climat pour mettre en place des stratégies d’adaptation

De quelle façon les plantes, les animaux et les agro- ou éco- systèmes en général réagissent au changement climatique ? Quel impact, positif ou négatif, cela a sur les activités humaines et comment pouvons-nous nous adapter ? Et si la répétition des événements climatiques extrêmes pouvait générer un effet mémoire bénéfique permettant aux plantes et à leur descendance de s’acclimater (projet MemoStress) ? Les projets soutenus par le métaprogramme peuvent déboucher sur une diversité de résultats et des livrables originaux, comme ce jeu sérieux utilisé pour favoriser la collaboration des acteurs locaux face au risque tique (projet CLIMATICK). Ou le modèle d’hydraulique des plantes, qui permet de prédire la dessication et la mortalité du feuillage des arbres ou arbustes en conditions de sécheresse et, ainsi, d’évaluer les effets de la teneur en eau sur le danger d’incendie. Les équipes de recherche ont pu conclure que l’activité des feux dans le sud-est de la France est bien corrélée à la teneur en eau du feuillage, dont les variations estivales affectent considérablement la propagation du feu (projet Drought&Fire).

Construire de nouveaux systèmes avec les acteurs des filières

Pour répondre aux difficultés que pose le changement climatique (aléas extrêmes, disponibilité de la ressource en eau, …), il est nécessaire de développer de nouveaux systèmes agricoles, adaptés à un contexte de changement climatique, compétitifs sur le plan économique, plus durables sur le plan environnemental et plus justes sur le plan social. En associant acteurs variés et méthodologies complémentaires, il a été possible de co-concevoir une gamme de systèmes de culture maïsicoles intégrant des pratiques agroécologiques et de mettre en évidence leurs performances prometteuses (projet VACCARM). L’impact de ces projets est important pour les acteurs de la filière, favorisant la prise de conscience, les références pour l'adaptation et le développement de nouvelles stratégies. Dans la filière vigne et vin française, la recherche a permis l’élaboration d’une démarche de conception/évaluation d'options à l'échelle locale et, à partir d’exercices de prospective, la construction d'une stratégie nationale d’adaptation au changement climatique (projet LACCAVE 2.21).

Avoir une approche systémique des questions posées par le changement climatique

Les filières grandes cultures raisonnent les adaptations stratégiques futures au changement climatique pour limiter ou éviter les stress abiotiques (stress thermiques et hydriques, principalement). Les contraintes biotiques relèvent quant à elles d’une approche tactique. Il est donc utile de mieux anticiper les maladies des plantes liées au climat, en développant, par exemple, une communauté internationale de scientifiques pour faire face aux émergences de maladies sur le blé (réseau Educ.Net). Prendre en compte les maladies des cultures dans la simulation et l'évaluation des stratégies d'adaptation est une autre piste. Grâce à la co-construction d’un arbre multicritères avec les acteurs des filières blé et tournesol, il est à présent possible de définir les performances futures attendues en termes de production, de santé des plantes et de préservation de l’environnement (projet OPERATE).

9 projets ACCAF - AMI 2017

^{* Certains projets ont été prolongés du fait de la crise COVID-19 en 2020 et 2021.}

 Plus d’informations : https://hal.archives-ouvertes.fr/CLIMAE/